Là-haut, Kevin change de dimension, l’espace et le temps le transforment. Au-delà de la glisse, c’est désormais l’immobilité de la montagne qui l’attire, ses voyages s’y font plus lents et plus durables. Plus profonds aussi. Le temps de la montée, quand les muscles tirent et que le souffle court, l’ascension devient une mise en condition, la mise en place d’une scène de cinéma, de science-fiction. Il commence par quitter la Terre. Puis vient la prise de vue, le ralentissement jusqu’à la contemplation. Alors la scène se dénude, elle oublie son temps, elle perd doucement son froid sidéral pour laisser toute la place à la chaleur de la nature.

Cette beauté, ce frisson qui vous emporte dans un autre monde pour mieux vous ramener sur Terre, c’est ce que Kevin a glissé entre les pages de son « Éveil des cimes ». Pour que ses photos vous touchent quand vous toucherez les pages. Pour la richesse du dialogue entre papier et images. Pour revivre sur une émotion, comme les mains sur le rugueux du crépi vous entraînent dans une maison pleine de souvenirs.

Pour mener à bien ce projet, Kevin s’est entouré de spécialistes passionnés. Régis qui connaît le papier sur le bout des doigts, qui sait doser les encres pour les déposer tout en délicatesse. Rémi qui mêle les impossibles pour faire des marges un cadre. Juliette qui entrelace ses mots à ceux de tous les autres, auteurs, réalisateurs, écrivains et poètes, qui depuis bien longtemps guident Kevin vers les cimes. Toute l’équipe a déjà sac au dos, un dernier nœud pour les lacets, un coup d’œil vers le sommet, on y va ?